Le costume de Taina

Taina fonçait à travers la forêt. Son grand frère la suivait de près, la sacoche à l’épaule.


La petite fille ramassait tout ce qu’elle trouvait : fleurs de gardénia, hibiscus, monettes, tiaré, fruits de nono et feuilles de bananier. Elle enfournait dans un sac de jute toutes les fibres imaginables. De nombreuses lianes finirent autour du cou d’Orava. Le jeune homme prenait soin de tout emporter sans discuter.

 

De retour à la maison, Maman se chargea d’assouplir les feuilles par le feu et de faire le tri. Toute la famille fut mise à contribution. Les uns découpaient, les autres nouaient. Les orteils des plus âgés servirent à retenir les tresses rebelles.


Le temps des essayages arriva et Maman mit la touche finale avec quelques coquillages nacrés pour orner la ceinture.

 

Le soir, au son des pahus et des ukulélés, Taina fit son entrée sur scène. Sa danse était rythmée, ses gestes précis et son farapu parfaitement exécuté. Son more suivait la frénésie des déhanchés. La soliste arborait un sourire resplendissant sous sa coiffe magnifique.


Les spectateurs applaudirent longtemps sa prestation.


Quand le jury du concours annonça les résultats, Taina devint la reine de la soirée pour son plus grand bonheur et celui des siens !

 

Ses rêves, cette nuit-là, furent peuplés de ballets internationaux et de longs mores rouges et jaunes resplendissants dans la nuit étoilée.

 

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